Mauvais karma: Paroles
Version disponible:
À CKOI, 10/26/2000 (Catherine)
Version À CKOI, 10/26/2000 (Catherine)
Mauvais Karma - 2000/10/26
Je sais pas, mesdames et messieurs, si je devrais oser...
Je ne sais pas, mesdames et messieurs, si je devr...
Je n'sais pas, mesdames et messieurs, si je devrais oser... cette histoire sur
les ondes radiophoniques-niques-niques...
Ooo-ooo-ooo
Alors j'habitais au coin de Papineau Villeneuve... c'est en plein ça. J'habitais
au coin de Papineau Villeneuve, alors j'avais... je sais pas si je devrais
raconter ça, là, aujourd'hui, est-ce que je vous la raconte?
C'est parce que c'est, c'est en direct... c'est en direct sur la radio fait que
j'vas essayer de prendre mon temps pis de... ben c'est stressant hein, j'suis
extrêmement stressé, mesdames et messieurs, je suis stressé.
Alors j'habitais donc au coin de quoi, donc, Villeneuve Papineau. Pis j'étais
avec ma copine. Et puis, euh, ben c'est ça, on passait pas mal, euh, pas mal
toute la journée... On avait juste un petit futon, finalement... On revenait de,
d'avoir fait un voyage en Amérique du Sud, alors, on avait, on avait rien, on
n'avait pas une cent, juste un petit futon, une table pis deux chaises, pis on
passait le plus clair de notre temps dans le futon... Et puis quoi, ben, ben
quoi, hein, c'est normal.
Ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo
Ooo-ooo-ooo-ooo-ooo
Steady
Alors c'est ça, on passait notre temps dans le futon, pis en dessous on avait
c't'espèce de voisin qui avait fait l'Indochine... qui avait quequ'chose comme
bon, soixante, soixante-cinq, que'qu'chose comme ça, ben émacié avec des
trophées de chasse dans sa maison, pis y passait son temps à boire d'la bière
pis à raconter comment c'qu'y'avait pété la gueule aux trois tapettes qui
restaient ensemble dans le building dans face qui faisaient du body-building.
« T'sé j'leur ai peté a gueule, en tout cas, moi du moment qu'y me touchent pas
y'm'dérangent pas, mais eux autres, là, tabarnak » pis là y dit « tu peux ben
appeler la police, j'ai ai pogné les trois en même temps... » En tout cas.
Premier voisin, à moment donné, à gauche, y'avait personne, pis a moment donné
est arrivé le premier voisin, c't'un bonhomme, avec heu, c'est ça, un gars,
pfff, trente-cinq, trente-sept, à peu près, avec une moustache, trapu. Pis là,
ben y dit, « salut, comment ça va », y dit heu, « tu veux-tu un toaster »
Parce que finalement y passait son temps a ramasser des, euh, des toasters, pis
y ramassait des radios. « Tu veux-tu une radio, tu veux-tu un toaster, cinq
piasses, viens prendre un café, viens prendre un café, t'check j'ai plein de
toasters, tu veux-tu un toaster? »
Pis là a moment donné, j'arrive, deux jours plus tard, pis là y pleurait, y
pleurait, j'ai dit « Qu'est-ce t'as? » Y dit « A m'a encore appelé, c'est mon
ex, a passe son temps à m'appeler, pis sais-tu c'qu'a fait? » Ben j'dis : « Ben
là je l'sais pas c'qu'a fait vraiment, là, dis-moi ça... » « Ben a m'a appelé,
pis là sais-tu c'qu'a me dit, a me dit ah là j'suis en train de me faire
fourrer, là par mon nouveau, toé mon écoeurant, écoute ben ça, là » Pis là a lui
fait écouter ça.
Fait qu'a l'appelait, pis j'arrivais là, j'arrivais à la maison, pis euh, en
tout cas, a moment donné ça finissait pu... « pis là tu sais pas c'qu'a fait
aujourd'hui, a m'a appelé pis sais-tu c'qu'était en train de se faire faire... »
« Ben là a me fait ci, là, euh, hein, pis là y me fait ça, là ah pis là j'suis
en train de le ah-ah »
En tout cas, fait-que là euh, c'est ça... pis le gars y pleure, y pleure, pis y
dit : ben j'dis « Ben répond pas »... « Ah, je l'sais pas pourquoi a me fait ça
»
Mais un jour, en tout cas, à moment donné on est arrivé pis y'avait personne à
maison, pis là, pas personne, pis là j'ouvre la porte, je regarde, t'sé, y'avait
l'air d'avoir déménagé mais y'avait la porte de la salle de bain, en tout cas,
j'ai tout ouvert pis y'avait personne.
Pis là a moment donné est arrivé... les deuxièmes voisins.
Deuxièmes voisins, une vieille, trapue, carrée, avec une sacoche, des gros
totons, avec des p'tites p'tites bouches pincées, là, comme ça, là. Pis là
arrive son bonhomme à côté, 65 à peu près, même âge, quequ'chose de même, t'sé,
pis y'arrive en arrière, t'sé. L'air un peu perdu, t'sé.
Fait que c'est ça, la vieille a l'air de, t'sé, comme, pis l'bonhomme y'é comme
ça... pis la à moment donné la porte se ferme, ils rentrent dans maison, pis une
demi-heure plus tard qu'y viennent de déménager, une demi-heure plus tard, on
entend : « Toé mon vieux tabarnak, là, ton câlisse de saint-ciboire, après tout
ce que tu m'as fait, mon ostie, toé mon écoeurant, tu vas l'payer, décalisse-
d'ici, toi mon criss de tabarnak, t'sé... » Pis là une fois de temps en temps on
entend...
La vieille est raide, a te descend ça là, j'ose même pas imaginer, a te descend
ça, pis là l'gars y'a eu, ché pas, j'sais pas, deux-trois pontages... des
pontages.
Fait que là l'bonhomme, bon ben, a moment donné après les chicanes, on l'entend
y sort, y sort avec son p'tit air, un p'tit peu heu, comme si y cherchait des
papillons, t'sé.
Pis là y revient à maison, pis là, le lendemain, pis le sur-lendemain... « Ton
ostie », pis est là, pis a l'engueule...
Fait que là je rentre à maison après mes shows, on fait des une semaine, deux
semaines de shows, je reviens pis là j'demande à ma copine : « Pis? » Là a dit «
Ah c'est tout le temps pareil... » pis on les entend en arrière. Ah oui c'est
vrai, quand la vieille, le bonhomme s'en va. Là a se met au téléphone, pis là ça
fait : « Ah la la la la la la la la, centre d'achat wha wa wa, centre d'achat...
»
Fait que là a moment donné je rentre, et pis, ben on se met dans le futon moi
pis ma copine, ça faisait une semaine qu'on s'était pas vu, pis là on entend...
chuuut. On entend, on entend: « ... »
Là j'dis : « Ah, câline, c'est encore parti », ma copine a dit « ah ». La j'dis:
« Ah, on va les écouter.»
Fait que là on s'installe sur la cloison, on se met sur la cloison, pis on
entend la vieille qui dit au vieux : « J'étouffe, câlisse, j'étouffe! » Fait
qu'j'dis : « C'EST ÇA, VIEILLE CRISSE, ÉTOUFFE-TOÉ PIS MEURT! »
Pus un mot. Pus un mot... fait que là moi pis ma copine on se remet au lit...
pis là, on continue.
Ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo
Ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo
Mais là, c'pas ça, une demi-heure plus tard, y'a l'voisin qui monte en haut pis
vient cogner à porte, là j'dis : « Ah qu'est-ce qui a encore lui. »
Pis là j'réponds. Pis là y'm'dit : « Tu sais pas c'qui est arrivé? La vieille à
côté, y'a l'ambulance, est morte d'une crise de coeur. » Pis j'dis « Ben
l'vieux, ou ce qui est? », « Y'é pas là. »
Fait qu'j'pensais qu'a se chicanait, mais finalement là, 'était en train de
faire une crisse de coeur.
« J'étouffe, câlisse, j'étouffe ciboire... »
Pis la dernière affaire qu'elle a entendu de sa vie, c'est ma voix à moi, Jean
Leloup, pis qui disait : « C'est ça, vieille ... »
Mauvais karma, pourquoi j'ai fait ça, mauvais karma.
Ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo-ooo
You feel alone, but why are you always judging the other, everyone suffer.
Dernière mise à jour le 12 avril 2008. Conception: SD. Photo par Christophe Chat-Verre.
Cette page est conforme aux recommandations HTML 4.01 et CSS du W3C.
Contact: sdcastel@gmail.com. © Copyright
1999-2014 Le Castel.