JEAN LELOUP, un album qui fourmille de riffs acérés, de textes débridés, de liberté d'expression. Le nouveau Leloup est un incontournable

Décidément, JEAN LELOUP a les dents bien longues. Chaque nouvel album de Leloup est une véritable boîte à surprise. LES FOURMIS ne fait pas exception à cette règle, ultime preuve de l’ ;artiste se renouvelant malgré le succès omniprésent.

L’ ;album a ceci de particulier : il ne ressemble à aucun des albums précédents (qui ne se ressemblaient pas les uns les autres). Pour les néophytes de la discographie de Leloup, précisons qu’ ;il a endisqué un album pop, MENTEUR, sitôt sorti, sitôt renié... L’ ;AMOUR EST SANS PITIÉ, album rock frôlant le rockabilly, et LE DÔME, collection hétéroclyte de quatre années passées à galérer en studio.

Boîte à surprise aussi, car l’ ;album en public qui avait été annoncé s’ ;avère en fait être un hybride entre la scène et le studio, entre la prise de son directe et le travail de polissage que représente inévitablement l’ ;enregistrement d’ ;un nouvel album.

Cela donne un son merveilleusement imparfait, ayant conservé l’ ;énergie de l’ ;enregistrement live sans les erreurs que contient généralement un album en public n’ ;ayant pas été retouché.

Ceux qui ont vu Leloup en spectacle sont déjà familiers avec le répertoire de ce nouvel album. L’ ;auteur de Cookie ne s’ ;est jamais privé du plaisir d’ ;inclure un nombre important de nouvelles chansons lors de ses spectacles. Les fans connaissent déjà le ska BERTHA, la déraille mentalo-rock Satyre et l’ ;introspective JE JOUE DE LA GUITARE.

Huit nouvelles chansons et trois reprises de classiques Leloupesques font de LES FOURMIS un album aux textes superbes et aux mélodies accrocheuses. Musicalement, les ambiances sont mieux définies que sur LE DÔME et les deux années passées à arpenter les scènes du Québec ont façonnées l’ ;interprétation des pièces de l’ ;album en un tout cohérent.

Il faut bien rendre à Leloup ce qui appartient à Leloup. Rocker majeur au style je-m’ ;en-foutiste, Jean Leloup est ce qui est arrivé de mieux à la scène musicale québécoise au cours de la dernière décennie. Son style sans censure, son désir de ne pas se cantonner dans un univers sans pour autant renier sa signature collée à l’ ;imaginaire font de lui un des trop rares véritables artistes rock au Québec.

(Article original)