Du très grand Jean Leloup
par Geneviève Bouchard
dans Le Soleil, 9 juillet 2012
Critique

(Québec) Quiconque gardait rancune à Jean Leloup pour certaines de ses prestations passées n'a pas eu le choix d'enterrer la hache de guerre, hier, sur des plaines d'Abraham bien pleines. Quel cadeau il nous a offert, «The Wolf», avec sa magique Nuit des confettis!

Il nous avait promis un «récital classique». Dans son univers créatif débridé, pas trop fort sur les cadres, ça voulait dire un show plus conventionnel, où les fans s'éclatent sur des chansons qu'ils (re)connaissent. Pour la tournée saisonnière qui l'a amené au Festival d'été hier, il s'est prêté au jeu. Avec plaisir, doit-on ajouter, après ce dont on a été témoin hier. Les dernières années nous avaient donné bien peu d'occasions de le voir si en forme. Le regard clair, l'air radieux et le sourire contagieux, il a fait exactement ce qu'il avait annoncé en nous servant un programme costaud puisé dans quelque 25 ans de carrière. De quoi mettre en perspective tout son talent musical.

Jean Leloup s'est amené dans sa ville natale avec une solide équipe de musiciens (David Mobio, Patrice Agbokou et Alain Bergé) et une choriste en la personne de Virginia Tangvald (complice des Last Assasins), qui l'a appuyé avec toute une personnalité, mais pas toujours la justesse vocale qu'on aurait souhaitée.

Peu loquace, M. Leclerc a su créer une soirée forte en émotions. Par où commencer? Par son ouverture canon, où il a livré Isabelle avec autant de verve qu'autrefois? Par l'excellente Johnny Go, qui a donné la chance à James Di Salvio de Bran Van 3000 de rejoindre son ami sur scène? Celui-ci s'est d'ailleurs permis de revenir au rappel pour ajouter (vraiment) des confettis dans la nuit de Leloup, pendant une version électrisante de Voyager. On pourrait citer la réjouissante nostalgie née au son de Nathalie ou de Rock'n'roll et pauvreté. Ou la puissante Les fourmis, qui a transformé les plaines d'Abraham en véritable chorale. Ou encore I Lost My Baby, chantée par Leloup seul devant son public au énième rappel. Ce ne sont vraiment pas les moments marquants qui ont manqué dans cette soirée retrouvailles on ne peut plus réussie. Merci pour le récital, Monsieur Leloup. Vous aviez l'air très heureux hier. Et nous aussi!

Misteur Valaire

En première partie, le quintette Misteur Valaire a offert sur les Plaines une performance du tonnerre à une foule grandissante. Costumes, chorégraphies (dont une très divertissante danse en ligne), projections élaborées et danseuses à paillettes ont offert un chouette emballage rétro-kitsch-psychotronique à l'électro-jazz dégourdi de la formation.

On doit dire qu'ils connaissent le tabac : Misteur Valaire a eu l'occasion de prendre de l'expérience lors d'un grand concert extérieur présenté aux FrancoFolies de Montréal l'année dernière et immortalisé sur un album live.

Les gars ont pu compter hier sur la présence des invités Béni BBQ, Bran Van 3000 et Fanny Bloom pour cette prestation fichtrement efficace, qui aurait très bien pu trouver sa place en tête d'affiche.

Le programme du spectacle

Isabelle
Nathalie
Cookie
Faire des enfants
Think About You
Edgar
Le paradis perdu
La vie est laide
La plus belle fille de la prison
Rock'n'roll et pauvreté
Sang d'encre
Johnny Go
La chambre
Le monde est à pleurer
L'amour est sans pitié
Les fourmis
Le dôme
Rappel
Je joue de la guitare
Voyager
Dead Birds
Je suis parti
I Lost My Baby
La vallée des réputations
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Photo Le Soleil, Steve Deschênes: Le regard clair, l'air radieux et le sourire contagieux, Jean Leloup a servi un programme puisé dans quelque 25 ans de carrière.
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Dernière mise à jour le 9 juillet 2012.
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