Jean Leloup à Envol et Macadam: désorganisé mais festif
par Geneviève Bouchard
dans Le Soleil, 1 octobre 2011
Critique

(Québec) Pour son retour à Québec, accompagné des complices de son nouveau projet, The Last Assassins, Jean Leloup nous avait promis un spectacle fidèle à la musique qu'il joue la nuit.

Le public était prêt à entrer dans le jeu, qui s'est avéré quelque peu désorganisé, mais néanmoins festif et résolument trop court.

Il était très attendu, M. Leloup, si l'on se fie à l'accueil chaleureux qu'il a reçu, avant même d'avoir joué une note. La foule s'est faite chorale dès les premiers instants et n'a pas lâché son homme, même lorsqu'il semblait déraper, dans une livraison quelque peu décevante des Fourmis, par exemple.

«Ce soir, vous allez entendre vos chansons préférées, mais je me laisse aller à l'inspiration. Est-ce que vous aimez ça, l'inspiration?» a demandé le Wolfe en début de performance. Oui, on aime ça. Mais on apprécie aussi un minimum de structure dans un spectacle. Ç'a pris un bon moment avant d'y arriver, les premières minutes étant consacrées à un jam où l'on reconnaissait une version déconstruite de Je joue de la guitare.

Jean Leloup a donc bien tenu promesse en réinterprétant de vieux succès : Edgar et La chambre, notamment. Format de festival oblige (environ une heure de spectacle), on aura toutefois moins eu la chance de voir à l'oeuvre des Last Assassins. La bonne nouvelle, c'est que le résultat est prometteur. Plus répétées et mieux structurées, les chansons mettant de l'avant Virginia Tangvald et Mathieu Leclerc ont bien paru. La première, surtout, a fait montre d'un charisme certain, même si elle gagnerait à mieux poser sa voix.

Au moment de mettre sous presse, la foule réclamait un rappel à grands cris. Les retrouvailles ont été trop courtes pour les fans de la capitale.

Voyage

En début de soirée, Envol et Macadam avait concocté tout un voyage musical - et temporel : merci aux Men Without Hats! - pour ouvrir la voie à Jean Leloup et à ses Last Assassins. Notons d'abord l'apport du trio britannique Band of Skulls, qui a livré une portion électrisante d'un bon vieux rock, qui niche pas très loin de celui des Black Keys et qui sait revenir à l'essentiel : une batterie, une guitare, une basse, deux voix qui s'épousent... Et de la sacrée bonne musique.

Plus tôt, les Sud-Coréens de Javo Island ont servi une pop-rock sautillante pas piquée des vers, eux qui se sont targués d'avoir fait 20 heures de vol pour venir nous voir. Originaire de Hong Kong, le collectif Naughts and Exes a de son côté séduit la foule grandissante avec une proposition musicale toute en nuance, ornée de violon, de guitare acoustique, de xylophone et de melodica. Le technicien chargé de les faire sortir de scène s'est même fait huer. C'est tout dire!

Photo: Le Soleil, Pascal Ratthé. Se laissant aller «à l'inspiration», Leloup manquait de structure en début de prestation.
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Dernière mise à jour le 1 octobre 2011.
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