Analyse maternelle
par Valérie Lesage
dans Le Soleil, 16 septembre 2006
Entrevue

Certains ont cru dur comme fer que l'artiste autrefois connu sous le nom de Jean Leloup ne leur donnerait plus de nouvelles chansons. D'autres ont pensé que c'était un coup de marketing, une blague ou juste une sabbatique.

Jean Leclerc cultive l'ambiguïté. Mais qui de mieux placé que la maman de Deadwolf pour cerner le vrai du faux ? "J'y ai vraiment cru à sa retraite du spectacle, mais pas de la musique parce qu'il en a toujours fait. C'est le star système, c'est de ne pas avoir de vie à lui, ça, il n'en peut plus", nous a raconté Reine Ouellet.

"Ce qu'il aurait aimé, lui, c'est de rentrer chez lui après un spectacle comme quelqu'un rentre de son travail. Mais il était toujours en représentation, même chez le docteur. C'était un enfant qui n'aimait pas se livrer, et là, il faudrait qu'il donne son opinion sur tout. Quand il ne sera plus une vedette, il sera plus à l'aise."

Reine Ouellet sent son fils heureux, mais nerveux ces jours-ci, alors que s'amorce la ronde des entrevues de promotion. Elle se demande pourquoi un artiste qui a fait ses preuves est obligé de se vendre à chaque nouvelle création. "Ça devrait être acquis à un certain moment..."

Elle sait que son fils vit mal avec les exigences de l'industrie qui redemande de la folie dans ses chansons, mais qui voudrait du rationnel à l'heure des entrevues. Pourtant, un artiste, ça ne vient pas en pièces détachées. Et si Jean Leclerc s'est caché derrière Leloup, s'il manie l'humour et prend des détours, c'est peut-être simplement pour protéger son jardin secret.

"Il n'a jamais voulu que sa vie soit étalée devant tout le monde et je suis contente parce que personne ne l'a jamais sali. Je n'ai jamais lu quelque chose sur lui qui soit faux", souligne Mme Ouellet, récemment retraitée de l'enseignement des arts.

L'apport de Plamondon

Jean Leloup ne serait peut-être jamais né sans Luc Plamondon, qui l'avait embauché pour incarner Ziggy dans Starmania. C'est lui qui a insisté pour que son poulain trouve un nom d'artiste. Il ne pouvait porter le même nom que le comédien Jean Le Clerc...

"Un loup, ça vit en meute, mais c'est solitaire. C'est comme ça que se sentait Jean, dit sa mère. Moi, j'ai tout de suite vu qu'il restait le "Le" de Leclerc et le "Ou" de Ouellet... J'avais envie de garder ma petite place là- dedans !"

Entre Leloup et Leclerc, qu'est-ce qui diffère ? Leloup, c'est le gars de spectacle. Leclerc, pour elle, c'est le fils, en privé. Et ce qu'elle admire le plus chez lui, c'est son imagination sans borne et son courage immense. "Je ne peux pas croire qu'il soit né de moi, cet enfant-là ! Mais il m'énerve ! Il me met devant mes faiblesses en se mettant toujours en danger", admet la maman, avec un sourire.

Elle remarque que dès que son fils est confortable, il cherche le péril. Ainsi l'a-t-il fait en quittant la chanson pour aller faire du cinéma. Il y a bien le nouveau disque, mais ça semble être juste un petit détour dans la trajectoire cinéma.

Photo: Selon maman Reine Ouellet, dès que son fils est confortable, il cherche le péril.
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Dernière mise à jour le 16 septembre 2006.
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