Stefie Shock en première partie pour Jean Leloup
par Roland Paillé
dans Le Nouvelliste, 16 novembre 2001
Entrevue

Vous vous rappelez Stefie Shock? Il était en nomination dans quatre catégories au dernier gala de l'Adisq et il en est sorti sans un seul Félix.

Mais ce cher Stefie est peut-être celui qui, parmi tous les perdants de la soirée, a le plus gagné en publicité gratuite, gracieuseté de Guy-A. Lepage qui agissait comme maître de cérémonie.

Tout au long de la soirée, l'ex-RBO a cherché à trouver le véritable nom de Stefie Shock. Avec l'imagination qu'on lui connaît, Lepage a entraîné le public dans un sillon de savoureuses trouvailles: Steve Charron, Stéphane Choquette, Sébastien Chiasson, Sterge Chaput, et les hilarantes Stépette Choupette et Strudel au chocolat.

Après cela, quoi demander de mieux? Assurément, il y a au moins un perdant qui est sorti du gala plus gagnant que certains récipiendaires de la statuette tant convoitée.

Si son nom est nouveau pour le public, Stefie Shock est habité par la musique depuis toujours. Un passionné. Il en mange.

Une de ses idoles demeure l'unique James Brown. On peut aussi ajouter le Rolling Stone Mick Jagger. "Comme chanteur. Sa façon de bouger. Quand j'avais quatre ou cinq ans, j'avais un t-shirt de Jagger et je voulais lui ressembler. Même physiquement: avoir la même face. Quand j'ai commencé à faire des shows, j'empruntais beaucoup de ses gestes", confie-t-il.

Il ajoute que le public faisait l'association. On lui en parle encore. "J'ai croisé récemment le gérant d'Éric Lapointe (Yves-François Blanchet). Je l'avais rencontré en 1990 sur un plateau de télé; il s'en rappelle. Il m'a dit: ``Tu étais pas mal calqué sur Jagger dans ce temps-là'', et c'était vrai", corrobore le chanteur. "Ça changé mais le jeune Jagger demeure toujours quelqu'un d'inspirant, de fascinant", renchérit-il.

Shock se rappelle aussi de l'époque où il jouait de la batterie. Il avait 13 ans. Mais bien avant cela, son imaginaire était mis à contribution... "J'en rêvais depuis longtemps. À sept ans, je faisais semblant de jouer du drum avec des baguettes chinoises dans le salon, en écoutant April Wine, parce que je trouvais que le drummer était hallucinant."

"J'avais un drum imaginaire. Le samedi matin, c'était mon jour de la semaine préféré parce que j'avais un exercice de drum. J'avais mon show que je donnais à tous les samedis matins devant une foule imaginaire qui était dans la rue: je faisais un show dehors, devant la maison, et la rue était pleine de monde. Toutes les belles filles de l'école étaient là. Je drummais et je faisais la toune d'April Wine. Et après cela, je me tapais une heure et demie de Bugs Bunny (à la télé). Les samedis étaient du pur bonheur", raconte celui qui a grandi dans Saint-Léonard, à Montréal.

Mais la batterie et les show imaginaires ont fait un temps. "Je me suis rendu compte que, en arrière du drum et des cymbales, ce n'était pas assez: ça ne me convenait pas. Je voulais être en avant."

Puis, Stefie a eu un "choc" pour Jean Leloup à ses débuts. "Leloup m'a marqué beaucoup quand il est sorti parce qu'il occupait la place que je rêvais d'occuper. Je rêvais qu'on dise de moi ce qu'on a dit sur lui quand il a lancé "L'Amour est sans pitié". Tout le monde parlait de son audace, de sa différence. Tout ce qu'il représentait, c'est ce que je voulais qu'on dise de moi quand mon disque est sorti."

Bien justement, il est sorti, son premier disque, et le principal intéressé espère qu'il sera intemporel. "Je souhaite qu'il traverse le temps, qu'il n'appartienne pas à une époque qui est appelée à être révolue un jour... J'écoute de la musique, je suis mélomane et on ne me passe pas n'importe quoi. Quand j'achète des disques, je prends le temps d'écouter. Donc, je voulais faire un disque pour mélomanes."

Aujourd'hui, par la scène Shock peut unir sa musique et ce qui l'a marqué chez ses idoles de jeunesse. De ce temps-ci, il poursuit son petit bonhomme de chemin en faisant la première partie de... Jean Leloup, dans le cadre de la tournée Bud Rock. D'ailleurs, le duo infernal sera à Trois-Rivières mardi, 20 novembre, à la bâtisse industrielle, sur le terrain de l'Exposition.

PHOTO: Image-Média Mauricie: Marie Duhaime
Stefie Shock assurera la première partie du spectacle de Jean Leloup mardi à la bâtisse industrielle.

(Article original)


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Dernière mise à jour le 25 novembre 2001.
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