Leloup prépare une rentrée fracassante
par Presse Canadienne
dans Le Droit, 28 août 1993
Entrevue

Après deux ans d'absence et de séjours «fous» à l'étranger, Jean Leloup prépare une rentrée des plus percutante.

«Oh! oui, ça va être wild, pas mal cru, pis pas mal cochon», prévient crûment l'artiste, en faisant allusion au nouveau disque qu'il vient tout juste d'enregistrer et qui sortira en octobre.

«C'est un disque qui a des couilles. Le premier extrait, Le monde est à pleurer, dure sept minutes. J'ai hâte de voir si les stations de radio auront le guts de le faire tourner. En tout cas, je les mets au défi!» Sur ce nouvel album, il sera question de vampires, de trips bizarres dans la jungle et de bien d'autres choses qui feront sans doute sursauter bien des puristes.

Un son superplugged

Le son sera lourd également. «La mode est à la musique underground. Comme je ne suis pas un gars qui suit la mode, ça va être plutôt quelque chose de superplugged», ironise Leloup qui, pour la première fois, s'accompagnera lui-même à la guitare, avec, pour tout entourage, un bassiste et un batteur.

«Ca va être différent des autres choses que j'ai faites par le passé. Comme musique, ça va être un peu plus alternatif. J'avais pas le goût de me répéter», explique-t-il.

Il y a deux ans, Jean Leloup faisait un malheur à la Place d'Youville, dans le cadre du Festival d'été de Québec. Au même moment, la France le réclamait. Mais l'artiste, de type plutôt marginal, a préféré prendre ses distances du «trip vedette». Il a donc décidé de tout lâcher et de prendre un bon moment de recul.

«À vrai dire, j'étais tanné. Ça faisait deux ans que je roulais sans arrêt. Alors, j'ai décidé d'aller dépenser mon argent», souligne-t-il en riant. Amoureux fou, il a donc décidé de prendre la clef des champs avec sa «nouvelle blonde».

Ils se sont rendus dans des coins perdus de la Colombie, de la Jamaïque, du Costa-Rica et du Brésil. «Des fois, on couchait dans des hôtels miteux, d'autres fois, on se payait des suites avec champagne», relate-t-il.

Mais une fois l'argent dépensé, le temps des folies à l'étranger terminé, il est rentré au Québec pour s'engouffrer, cette fois, dans un studio où il a enregistré une vingtaine de chansons, inspirées des nouveaux horizons découverts à l'étranger.

Après six mois de studio à Montréal, Leloup avait aussi besoin d'air frais et a accepté l'invitation de participer à une tournée rock avec Vilain Pingouin et France d'Amour. Il aura donc l'occasion de présenter ses récentes productions au cours de la tournée Rock Le Lait de dix villes québécoises, qui se mettra en branle le 16 septembre à Trois-Rivières, et qui se terminera le 2 octobre au théâtre du Forum de Montréal.

Jean Leloup se dit particulièrement heureux de pouvoir profiter d'une production à grand déploiement, disposant de moyens techniques comparables à ceux des «gros shows américains». Le convoi comprendra un autobus-dortoir pour les 15 techniciens et deux semi-remorques de 45 pieds transportant les systèmes de son et d'éclairage.

Ce véritable «cirque musical» devrait attirer quelque 40 000 spectateurs. L'événement, qui deviendra annuel, commande un investissement d'un demi-million de dollars. L'initiative en revient aux organisateurs du Festival de jazz et des Francofolies de Montréal.

La dernière tournée du genre remonte à il y a 12 ans. Il s'agissait de la tournée Québec Rock qui avait réuni sur scène Offenbach, Garolou et Zachary Richard.
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Dernière mise à jour le 22 mars 2003.
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