Pas de folie pour Jean Leloup, mais un accueil enthousiaste
par Alain de Repentigny
dans La Presse, 14 juillet 1990
Critique

Notre chauffeur de taxi se serait bien passé de ce festival qui congestionne le Vieux Port de La Rochelle et attire dans sa ville une faune qu'il juge indésirable. La Rochelle n'a pas besoin de ça pour attirer du monde en saison estivale, estimait-il.

Il est vrai qu'aux abords de la Maison de la Culture de La Rochelle et du parking St-Jean d'Acre où les Francofolies ont installé leurs scènes principales, on en voit de tous les genres et pas seulement des apôtres de la chanson d'expression française. L'atmosphère est au rassemblement tout autant qu'à la fête et toutes les raisons sont bonnes pour traîner dans le vieux La Rochelle.

Quand nous sommes arrivés à La Rochelle en début de soirée, hier, il y avait déjà un certain temps que le groupe québécois Camel Clutch avait terminé son spectacle dans la petite Salle Bleue de la maison de la Culture. Et il faisait encore jour quand Jean Leloup s'est pointé sur la grande scène du parking à titre «d'espoir Coca-Cola» de la soirée (c'est sans doute mieux que de se faire traiter de chanteur pepsi (sic) prometteur...).

Déjà déifié par ses fans et une partie de la presse de variétés au Québec, Leloup en était à son premier contact «intime» avec le public français. Et même s'ils étaient venus voir et entendre Maurane et Claude Nougaro, ces milliers de Français ont réservé un bel accueil a l'anti-star patenté du showbiz québécois.

Leloup et ses musiciens ont mêlé quelques pièces de son premier microsillon à d'autres du prochain disque qui devrait sortir en août. Le tout enrobé d'un rock très «stonien» alimenté de riffs classiques du genre. Je ne saurais dire si c'est à cause de l'intensité de sa musique, mais on aurait dit que Leloup sentait moins le besoin de jouer les cabotins, hier. Personne ne s'en plaindra.

Le public, très sage, demeurait presque impassible malgré l'énergie de la musique de Leloup et de son groupe, la Sale Affaire, mais sitôt une chanson terminée, les applaudissements étaient enthousiastes et sonores. Rien à voir avec le délire du public québécois qui fait la joie des artistes étrangers, mais Leloup aurait probablement pu donner un rappel s'il ne lui avait pas fallu céder la place aux autres.

Entouré d'invités spéciaux, la Belge Maurane allait reprendre l'essentiel du très fort spectacle qu'elle a donné au Spectrum en avril, dont le pot-pourri de Starmania et la réponse de la serveuse automate avec son amie Louise Forestier. Et Nougaro n'allait prendre sa relève qu'autour de minuit.

De tout temps, les Francofolies de La Rochelle ont fait bon ménage avec la nuit. On n'est pas au coin de Decelles et Queen Mary ici...

Photo: Jean Leloup.

Merci Alex!

MCC, LTC
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Dernière mise à jour le 15 février 2005.
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