Le show de Leloup: toute une fête!
par Denise Martel
dans Le Journal de Québec, 24 mai 1990
Critique

C'était le party, hier... Pas celui d'Édith, celui de Leloup! Un gros party du mercredi soir pour adolescents en manque de sauteries de fin d'année.

Un party où tout le monde lâche son fou, comme on dit communément.

Dès l'apparition de Leloup avec une bonne demi-heure de retard, une partie des «fêtards» se ruent carrément à l'avant de la scène, en sautant, en criant - que dis-je, en hurlant - comme s'ils étaient branchés directement sur les amplis et que la musique relevait d'eux. Les autres spectateurs n'ont d'autres choix que de rester debout pour tenter de voir quelque chose et de rester dans le coup. Peu importe, tout le monde est là pour le party et le party vient enfin de commencer!

Pour ce qui est d'entendre, la chose n'a pas tellement d'importance, puisque le son et le rythme sont pratiquement uniformes d'un bout à l'autre du spectacle. Tellement qu'on a de la difficulté à entendre les très belles paroles de ses chansons, anciennes ou nouvelles. Assurément plus rock que sur disque, Jean Leloup crie davantage qu'il chante ou qu'il parle et le rythme est toujours accéléré. L'ambiance est plus à la foire qu'au spectacle. Déjà qu'avec son chapeau haut de forme, sa veste frangée et son jeans (sic) délavé, Leloup avait vaguement l'air d'un magicien sorti d'un vieux film western...

De toute évidence, Leloup, qui déteste le public straight et trop bien mis, qui prône qu'un show c'est fait pour avoir du «fun», s'amuse lui aussi comme un adolescent sur le party. Il se colle à son public, comme excité par les cris qu'il pousse à chacune de ses paroles, au moindre de ses gestes.

Lui qui refuse carrément le «star system», se retrouve vedette même avec sa mine super sympathique et super cool. Qu'il le veuille ou non, Leloup est une vedette en son genre.

Hier soir, dans la petite salle Jacques-Marquette du collège Saint-Charles-Garnier, quelque 500 jeunes en délire avaient pris place pour l'entendre. L'attendant patiemment avant le spectacle comme à l'entracte qui s'est prolongé (sic) à plus de 30 minutes. Mais l'entracte a de ces avantages, les musiciens reviennent plus en forme, comme dégelés, comme plus dans le party. D'ailleurs, l'allure musicale du spectacle prend une nouvelle tangente, plus rythmée, plus colorée. Et Leloup ne déçoit pas, avant comme après l'entracte.

Débutant avec quelques nouvelles chansons, il s'était fait prier légèrement avant d'entamer «Laura», acclamée à grand cris par les adolescents en fête. Il poursuit sur le même rythme, mêlant les nouvelles chansons aux plus connues, comme «Début des temps», «Gros Bill», «Alger», qu'il sert après l'entracte, réservant «Isabelle» pour la fin. Il danse, il saute, bouge beaucoup, fait le clown pour le plus grand plaisir de tous ses fans. Un beau party!

Photo Benoît Gariépy: Patiemment attendu, Leloup a été accueilli par un public en délire.

Merci Alex!

MCC, LTC
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Dernière mise à jour le 15 février 2005.
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