Jean Leloup a résolument repris goût à la scène. Le souvenir de ses dernières prestations ne s’est pas encore estompé, et le voilà déjà qui revient en formation réduite. Personne ne va s’en plaindre.

Jean Leloup est capable de tout. N’oublions pas que, lorsqu’il a fini par présenter le Dôme en 1996, le chanteur brisait un long silence de cinq ans. Les rumeurs allaient bon train et, chaque fois que la parution dudit album était repoussée, les observateurs craignaient qu’il n’ait définitivement sauté les plombs.

Évidemment, l’enfant chéri du rock québécois n’allait pas laisser ses fans en reste, ni laisser sa muse débridée au placard. Le Dôme en question regorgeait de tubes franchement inspirés (Edgar, Johnny Go, I Lost my Baby) et de morceaux faits sur mesure pour le Leloup raconteur d’histoires poétiques (Le Castel Impossible) ou réalistes (La Drop sociale).

La tournée qui suivra aura tout du triomphe, et l’on se souviendra longtemps de sa version des «Naufragés du Titanic» présentée au Festival d’été. Peu de temps après, profitant d’un élan créatif pétaradant, Leloup grave Les Fourmis, un album-concert composé de nouvelles pièces enregistrées au D’Auteuil. Le succès est immédiat, à l’image du disque enregistré dans une urgence jubilatoire. Les concerts suivants le sont tout autant, car Leloup a désormais un répertoire riche et inattaquable.

Nous sommes à la veille de sa nouvelle tournée, manifestement mise sur pied pour le simple plaisir de faire de la scène. L’escogriffe n’a pas de nouvel album en vue, mais a choisi de reprendre la route en formation réduite pour offrir un concert tout ce qu’il y a de plus acoustique. Accompagné du percussionniste Stephen Gaudreault et du guitariste Jean-Noël Bodo, le chanteur revisite son répertoire, et improvise à la recherche du groove originel. Qui sait, peut-être y aura-t-il de nouvelles chansons? Leloup est capable de tout.

2000-09-21
Au Capitole
Les 5, 6 et 7 octobre

(Article original)