Si Dame Nature n'a pas été trop généreuse cette année avec le Festival international de jazz de Montréal, les dieux de la musique ont quand même eu de nombreuses occasions de se réjouir. À quelques heures de la fin de cette vingt-deuxième édition du FIJM, allons-y d'un court bilan.

Comme je vous l'ai déjà dit, mon parcours en cette vingt-deuxième édition du Festival international de jazz de Montréal fut très peu jazz, beaucoup raï, rock, blues et même techno.

Quand la brochette de concerts vus, de musique entendue, est si bigarrée, les comparaisons deviennent dangereuses.

Rachid Taha et Manu Chao ont par exemple embrasé le Métropolis, mais Molly Johnson nous a aussi donné des frissons au Club Soda.

J'éviterai donc de faire un palmarès comparatif. Surtout qu'au moment d'écrire ces lignes, je n'ai pas encore vu Prince qui, s'il est bien luné, pourrait faire des ravages à la Place des Arts.

Je me contenterai donc de classer les concerts auxquels j'ai assisté (plus de 20 en six jours, au moment où l'on se parle) en trois catégories: les grandes réussites, les bons, et les autres.

Dans les grandes réussites, disons que j'ai été gâté: Rachid Taha, Manu Chao, Medeski Martin & Wood et même Steel Pulse ont livré des prestations dignes des plus grands.

Toujours sur la première marche du podium, mais avec une mention d'honneur pour la surprise provoquée, on retrouve le duo Kenny Barron/Regina Carter, en parfaite symbiose sur la scène du Spectrum, ainsi que Molly Johnson, la chanteuse torontoise se voulant mon seul véritable coup de coeur de ce FIJM.

J'ai aussi beaucoup aimé la folie des notes du guitariste René Lussier et des mots de son invité, le poète Patrice Desbiens.

Les bons

Sur la deuxième marche du podium, les artistes s'entassent: Steve Hill, qui a fait preuve d'audace en cassant ses nouvelles pièces au Spectrum, une Lulu Hughes très rock sur la grande scène extérieure, le Stephen Barry Band, Antibalas (jouant dehors sous le nom Bulletproof Afro-Beat Orchestra), le toujours excellent Guy Nadon, malgré la pluie, James Carter, Bugge Wesseltoft et Laurent De Wilde.

Même Nicola Ciccone, qui s'est monté un tour de chant blues pour réaliser son rêve de participer au FIJM, m'a agréablement surpris.

Les déceptions furent rares en cette vingt-deuxième édition du FIJM. Mais elles furent de taille: Bebel Gilberto, d'abord: la pauvre chanteuse ne s'est jamais remise d'une arrivée très tardive à Montréal. Il faudrait la revoir, à l'heure et dans une plus petite salle.

Impressionnants dans les solos, les musiciens des Afro-Cuban All Stars faisaient dans la guimauve le reste du temps. De la musique cubaine pour les touristes...

Beady Belle, de Norvège, m'a fait penser à de vieux étudiants de cégep tentant d'imiter Laurie Anderson...

Si vous passez par Cowansville

Comme le hasard ne fait pas toujours bien les choses j'ai reçu, vendredi dernier, la programmation du festival Musique En Vue, de Cowansville.

Le hic, c'est que ma chronique sur les festivals musicaux du Québec était déjà terminée, envoyée, en ligne.

Je me permets de vous donner les grandes lignes de la programmation de la dixième édition de Musique En Vue.

Ça commence le jeudi 12 juillet, par une soirée qui risque de groover avec, entre autres, Hi-Peace et Popmecanic.

Soirée des dames, le vendredi 13, avec Gabrielle Destroismaisons, Marie-Chantal Toupin et Nancy Dumais.

Le 14 juillet, Jean Leloup vous attend sur la grande scène. Le 17, GrimSkunk et les Vulgaires Machins convient les amateurs de rock qui brasse.

Le plus québécois des Louisianais, Zachary Richard, est à Cowansville le 18, alors que Daniel Boucher et les Respectables y seront le lendemain.

Sylvain Cossette (le 20) ainsi que Catherine Durand et Paul Piché (le 21) complètent cette liste abrégée des artistes participant à la dixième édition du festival Musique En Vue de Cowansville.

Pour tous les détails, www.musiqueenvue.com.

PHOTO:Les foules ont été bonnes malgré la température. (photo PC)

(Article original)