Cinq questions à...Jean Leclerc
par Émilie Miskdjian
dans 24 heures, 5 octobre 2006
Entrevue

Il était Leloup. Il est devenu Leclerc. À part ça, il a sorti un nouvel album, Mexico. La nouveauté? Il faut avouer que Leclerc ressemble à Leloup. Normal, quand même. Mais l'artiste a su se défaire des "griffes" de l'industrie, pour nous concocter son propre album, sous le signe de Roi Ponpon, la compagnie qu'il a fondée. En entrevue avec le 24 heures, l'homme en avait long à dire sur le côté apparemment très "straight" des maîtres de l'industrie musicale.

24h Comment se passe ta résurrection jusqu'ici?

Jean Leclerc Ça se passe bien. Ce n'est pas dur. J'ai arrêté Jean Leloup parce que je trouvais ça plate de répéter toujours les mêmes affaires.

24h Mais tu n'as pas juste changé de nom, tu as récupéré ton vrai nom à toi...

JL Ben en fait, mon vrai nom c'est Jean "Deadwolf" Leclerc, maintenant. Honnêtement, je trouve ça plus drôle Deadwolf. Vraiment. Quand j'ai trouvé Leloup, j'ai fait ça vite. Je trouvais ça trop sérieux. Mais tu sais, c'est un geste rock'n'roll, brûler une guitare. C'est un grand classique. Moi, j'ai grandi dans le rock'n'roll, Jimi Hendrix, etc. Mon trip, c'était plus Bob Dylan que les grands chanteurs à texte. Et tous les rockeurs, les vrais, les protestataires des années 1970, brûlaient leur guitare. Donc, moi c'est ce que j'ai fait. Et après, j'ai continué à composer. Je vais écrire toute ma vie.

24h Tu ne nous avais pas dit, il y a quelques années, que tu ne ferais plus d'albums?

JL Je n'ai pas dit que je ne ferai plus d'albums. J'ai dit que j'allais faire de la musique de temps en temps. Si j'ai de quoi de bon, je vais le sortir. Là, ça fait cinq ans que je n'ai pas sorti d'albums. Je n'ai aucune pression, je n'ai pas fait de show depuis des années. Ça ne me tente pas d'en faire. Là, j'ai eu le temps de faire un album à mon goût. Autrement, j'accumulais les tournées, les spectacles d'été. J'ai repris ça en main, j'ai ma propre compagnie, Roi Ponpon, et je fais tout moi-même. Je trouvais les compagnies trop strictes.

24h Qu'est-ce que ta compagnie, Roi Ponpon, a produit depuis qu'elle existe?

JL Les films qu'on a commencé à tourner, on les a faits avec des amis acteurs. On fait ça nous-même. Je n'ai pas demandé de financement, juste parce que parler avec des straights, ça ne me tente pas. Depuis que j'ai fondé ma compagnie, il y a 4-5 ans, on a produit un moyen-métrage. Ça nous rapportera jamais une cenne et ça a coûté environ 100 000$ à produire. On a fait ça avec l'argent de Roi Ponpon. C'est le genre de risques que j'aime prendre.

24h Qu'est-ce qui ce serait passé si tu avais voulu produire ce film dans l'industrie?

JL Il aurait fallu que je discute trop longtemps avec des producteurs. Ils auraient trouvé ça trop risqué. Je me serais retrouvé à attendre deux ans à discuter dans des soupers. Ça, ça m'ennuie profondément. Donc je me débrouille tout seul.

(Photo Collaboration spéciale)
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Dernière mise à jour le 30 octobre 2006.
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